Aménagement du temps de l'enfant dans l'enseignement primaire

Position de la FCPE sur l'aménagement du temps de l'enfant.

La position de la FCPE, qui a condamné sans équivoque la semaine de quatre jours a été confortée il y a un an par un rapport de l'IGEN (Inspection Générale de l'Education Nationale).

La FCPE rappelle que l'Ecole doit prendre l'enfant dans sa globalité et intégrer le fait que le temps scolaire est simplement un temps de sa vie.
L'évolution des contraintes familiales et des rythmes de l'organisation sociale, eux-mêmes liés au temps de travail (temps partiel, 35h, etc.), au temps de transport scolaire, à la gestion du temps libre et aux évolutions de la cellule familiale (augmentation du nombre des parents séparés) a conduit de nombreux parents et enseignants à s'interroger sur une nouvelle organisation du temps scolaire.

En effet, une pression de plus en plus forte s'exerce en faveur de la libération du samedi et du choix de la semaine de quatre jours.
Dans ses différents congrès et dans son projet éducatif, la FCPE s'est toujours positionnée, dans l'intérêt de l'enfant, contre la semaine de quatre jours.
Face à ce constat la FCPE considère que la formule préconisée par l'IGEN, à savoir la semaine continue de cinq jours (semaine avec classe le mercredi matin au lieu du samedi matin) constitue une réponse alternative conforme aux aspirations sociales et respectant mieux les rythmes biologiques de l'enfant. Cette réponse alternative n'est concevable que si le Ministère et les Inspecteurs d'Académie suspendent toutes expérimentations de semaine de quatre jours.

En tout état de cause, le passage du samedi au mercredi matin ne peut s'envisager comme un simple transfert :

Ø L’aménagement du temps scolaire, comme celui du temps périscolaire, doit être l’aboutissement d’une réflexion approfondie et d’une véritable concertation avec les parents, les collectivités et tous les partenaires de la communauté éducative. Il doit faire l'objet d'un véritable projet intégrant l'aménagement de la journée, de la semaine, de l'année et intégrant les rythmes de vie de l'enfant en fonction des contraintes locales et dans le cadre d'un projet éducatif local.

- D’une façon générale, l’harmonisation entre le temps scolaire et le temps périscolaire doit être recherchée. Le mercredi, en particulier, il convient d'établir une articulation entre la période de classe du matin, les activités diverses de l’après-midi (centres de loisirs), le sport scolaire, les transports scolaires, la restauration… afin de faciliter le passage de l’un à l’autre.

- La libération du week-end ne saurait, en aucun cas, conduire à la suppression de toute activité collective le samedi matin. Il faut tenir compte à la fois de la situation des nombreux parents qui travaillent ce jour-là et de l’intérêt éducatif de ces activités.
Rappelons que ces activités doivent tendre vers la gratuité dans un souci d'égalité des chances et être encadrées par des personnes qualifiées.

- Les temps de rencontre parents enseignants doivent être préservés et organisés.

Dans tous les cas, la FCPE revendique :

- que toute nouvelle expérimentation de la semaine de quatre jours, comme tout renouvellement soient refusés par le Ministère et les Inspecteurs d'académie.

En effet, cette formule a trop souvent été imposée à tout un département, par certains Inspecteurs d’académie, sans tenir compte des aspirations locales, sans concertation digne de ce nom et sans information préalable approfondie sur les différentes formes possibles d’aménagement du temps scolaire.

- que la journée scolaire soit obligatoirement repensée et réorganisée en tenant compte des rythmes des enfants selon leur âge, ou même réduite à moins de 6 heures le cas échéant, ce qui supposerait un allongement de l’année scolaire, donc un raccourcissement des vacances d’été. En effet, nous réaffirmons notre attachement au maintien du volume horaire annuel de 936 heures.

La réorganisation des activités scolaires suppose la mise en œuvre de nouvelles pratiques pédagogiques et d’un réel travail en équipe qui favorise le décloisonnement et les échanges de services.

Tous les enseignements prévus dans les programmes de l’école primaire doivent être considérés comme des activités scolaires et être pris en charge par des personnels recrutés, formés et payés par l’Education nationale ; les intervenants extérieurs apportant, éventuellement, une technicité complémentaire occasionnelle ou plus régulière.

Repenser la journée scolaire :
C’est optimiser les périodes favorables aux acquisitions pendant lesquelles la vigilance cérébrale et comportementale, l’attention globale et sélective, les capacités de traitement de l’information, de logique et de mémorisation sont élevées et opératoires.
Ainsi, l’organisation de l’activité des enfants doit être fondée sur l’alternance activité intellectuelle/activité physique, activité d’apprentissage/activité d’expression et de communication tout en diversifiant les supports et les formes de travail.

C'est tenir compte du lieu où les enfants vivent (zone urbaine ou zone rurale…) du temps du transport scolaire parfois relativement long auquel ils sont soumis.

C'est favoriser le développement des modalités d'accueil qui permettent d'assouplir l'heure d'entrée en classe.

C'est réfléchir à l’aménagement diversifié des espaces, de façon à dégager des moments où l’enfant, en fonction de ses besoins, peut se détendre notamment après le repas.

Le réaménagement de la journée scolaire, doit faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation qui ont pour but de mesurer l'impact de ces dispositifs sur la réussite scolaire et le développement de l'enfant. Pour cela, nous proposons que chaque année le CDEN, instance dans laquelle siègent tous les partenaires concernés, assure le suivi.

Plus globalement au niveau de l'année scolaire, le rythme annuel 7 semaines de travail 2 semaines de vacances doit être enfin respecté. Il impose de repenser le zonage y compris le cas échéant, celui des vacances d’été, ce qui implique une réflexion sur le calendrier des examens et de l’orientation dans le second degré. Le moment est venu d’y réfléchir sérieusement.